
Il y a de ça quelques mois, après la lecture de l’histoire de Sarah Gysler (Petite), l’idée de partir voyager seul et sans un sou s’implante dans mon esprit. Il n’aura pas fallu longtemps avant que cela passe de l’idée à l’action.
Les mois passent, je me renseigne sur la faisabilité de la chose. Je me nourris de témoignages, en texte ou vidéo, je découvre la plateforme Workaway, sur laquelle je m’inscris rapidement. Il est maintenant temps d’annoncer à mes proches mon idée. Les avis divergent: « Trop content pour toi ! », « C’est pas un peu utopique ? », « Tu fuis tes responsabilités ? », « Dommage d’abandonner ton projet pro ! » .
Une chance que je ne prenne rien pour moi à ce moment de ma vie où tout avis externe n’aura eu au final aucun impact face à la grandeur de mon envie de réaliser ce rêve. Cela aurait été différent auparavant, j’aurais pu écouter certaines personnes et tout remettre en question. Mais j’étais sûr de moi, qu’importe l’originalité de mon projet.
Comment j’en suis arrivé là ? A ce moment de ma vie ou plus rien ne me retenait dans mon train-train quotidien ?
1. Une soif d’aventure présente depuis toujours
En remontant assez loin dans mon enfance, j’ai toujours aimé ce sentiment de découverte de l’inconnu, partir en forêt et s’y balader pendant des heures.
Mais un événement plus important s’est puissamment ancré en moi, un voyage en famille qui ne m’inspirait guère à son annonce. Notre mère nous a amené, mon frère, ma soeur et moi, dans un trekking à travers le massif de l’Atlas au Maroc. 5 jours de marche en montagne, j’imaginais le pire!
Mais cela fut tout autre, dès le premier jour, on se retrouvait dans un petit village plein d’enfants. Nos sacs étaient remplis de quelques ballons, pompes et crayons à offrir. Nous nous sommes très vite mélangés à ces enfants, sans aucun moyen de communication, si ce n’était des sourires et des parties de foot dans le gravier.
Chaque jour, on s’éloignait un peu plus de la civilisation et de son stress pour se rapprocher de la nature et de la beauté de ces villages perdus dans les montagnes. Un soir, j’y ai même vécu ma première nuit à la belle étoile. Voir le ciel depuis un lieu sans aucune pollution lumineuse, en voilà une magnifique expérience.
Tout au long de ce voyage, je me sentais réellement vivre et je ne le savais pas encore, mais ce souvenir allait inconsciemment me pousser à revivre des expériences similaires.
En 2016, au plus mal dans ma vie, l’idée de partir a ressurgit afin de prendre le temps nécessaire à me retrouver. C’est donc seul que je suis cette fois parti, dans le fameux dispensaire du Dr. Monnier au Lesotho.

Ce fut un magnifique retour à la réalité, moi qui me plaignait de la vie, de la société et de tous les malheurs du monde. Je me retrouvais dans un pays où l’on vit dans des cabanes en terre et toit de paille, où personne n’y mange réellement à sa faim, où le taux de sida touche 1 personne sur 3, et où seuls 3 enfants sur 4 survivent.
Moi qui trouvait manquer de tant de choses dans ma vie, je la partageais maintenant avec des personnes n’ayant rien mais qui paraissaient si complètes et heureuses. Cette joie de vivre authentique que j’ai découverte dans ce pays, m’y a fait revenir 3 fois, pour un total de 4 mois. 4 mois de bonheur.
2. Déjouer les pièges de la société pour y vivre sereinement
A mon retour de ces voyages, j’ai toujours eu beaucoup de peine à reprendre la vie dite « active ». A quoi bon continuer ce travail insensé, qui me faisait juste voir une carotte au bout du bâton.
« Cool ! Ce mois je vais pouvoir m’acheter telle console ou tel jeu, cet autre gadget inutile, commencer cette nouvelle série ou aller faire la fête à ce prochain festival ! »
Ok, et après ? Retour à la routine habituelle du travail avec cette fois une nouvelle envie de dépenser pour cette énième futilité, car la précédente ne m’apportait déjà plus la même satisfaction.
J’ai toujours été un fan de technologie, à commencer dès mon plus jeune âge à passer des nuits devant l’ordinateur. Ensuite je rentrais dans le monde du travail, avec ce que je croyais être la liberté de pouvoir m’acheter tout ce dont j’avais envie. Ce que je ne savais pas, c’est que tous ces achats m’éloignaient toujours plus de la liberté, la liberté d’être heureux avec soi-même.
A une époque de ma vie, je me suis rendu compte de tout ça. Je n’ai malheureusement pas pris le problème du bon coté, et j’ai alors commencé à démontrer une énorme haine contre la société de consommation. Avec les années, j’ai compris que je n’allais pas pouvoir changer cette société, le monde est ce qu’il est. La seule chose que je pouvais faire se trouver à mon niveau, à l’intérieur de moi, comment je réagissais face à ça.
Aujourd’hui, j’aime notre monde, et je ne veux plus m’en isoler en vivant en marge de la société. Je veux y faire pleinement partie et y apporter ma touche d’humanité. C’est pour cela que je ressentais un réel besoin de m’en éloigner quelque temps, me retrouver seul et me défaire de ces faux besoins de consommation. Pour pouvoir y revenir plus fort, et ne plus retomber dans ces pièges abrutissants.
3. Sortir de ma zone de confort
La fameuse zone de confort, ce petit espace ou tout est controlé, prévisible et facile. J’y ai longuement vécu et m’y croyais en sécurité.
Encore un leurre qui m’empêchait de vivre la vie de mes rêves. Certes à l’intérieur tout s’y passait bien, mais il me manquait cet aspect de découverte que j’affectionne tant.
Avant mon départ, j’ai déjà commencé à sortir de ce lieu m’empêchant d’évoluer. Mon premier pas à l’extérieur fut mon arrêt du cannabis, qui ne faisait que m’y maintenir tout en me croyant libre. J’ai voulu contacter un ami hypnotiseur afin de m’en défaire, et lorsque je l’ai fait, il m’a demandé pour quand était prévu mon voyage. Je n’avais à cette heure pas encore fixé de date, et c’était sa condition pour qu’il m’aide.
Le soir même, je fixais cette date à environ 1 mois et demi plus tard. Il n’en a pas fallu plus pour que je me rende simplement compte que la fumette n’était plus compatible avec ce projet de vie désormais si proche et avec encore tant de choses à prévoir avant mon départ. Aujourd’hui, 100 jours après mon arrêt, je remercie cet ami qui m’a donné une clé si précieuse à la concrétisation de mes rêves.

Puis j’ai découvert le Miracle Morning de Hal Elrod, également grâce à un ami. Un deuxième pas vers la liberté avec cette nouvelle routine matinale ou j’y pratique les fameux savers (méditation, affirmation, visualisation, écriture, lecture, sport) durant 1 heure, avant de me lancer avec toute l’énergie nécessaire dans mes journées. Aujourd’hui, je ne peux plus m’en passer où que je sois, tellement sa pratique est puissante!
Ces petits changements d’habitudes m’ont propulsé avec confiance dans ce voyage à la découverte du monde et de ma personne.
4. Trouver un vrai sens à ma vie
Même si j’y pensais un peu au fond de moi, je n’aurais jamais cru en apprendre autant sur moi-même. Toute cette solitude, que la société pourrait qualifier de problème d’inclusion et de maladie est si précieuse. Mon premier voyage seul en Afrique fut un choc pour moi, me retrouver seul au milieu de nul part. Personne pour valider mes choix, personne sur qui compter si ce n’était que moi.
Aujourd’hui, j’ai compris que c’est un cadeau de pouvoir aimer cette part de solitude. Car où que l’on soit, entouré d’amis, en couple, dans une communauté ou au sein d’une religion, on sera toujours seul à vivre chaque expérience de notre vie.
Et si l’on est la seule personne à ressentir ce que l’on aime ou pas, ce qui est vraiment bon pour nous, à quoi bon vivre au travers du regard des autres ?
On ne pourra jamais plaire à tout le monde, et c’est une énorme perte d’énergie de vouloir l’approbation d’un tel pour chaque chose que l’on fait.
Cette solitude que j’apprends donc chaque jour à apprécier un peu plus, m’a amené à rechercher au plus profond de moi un sens à ma vie, ce pourquoi je suis sur cette Terre, mon ikigai.
Qu’est-ce que l’ikigai ? Venant de l’île d’Okinawa au Japon, il nous incite à découvrir une activité que nous aimons et savons faire, qui peut être utile au monde et qui nous permet d’être rémunéré.

Ce point est particulièrement important pour moi aujourd’hui, et je le mettrai clairement en première position si je devais faire un classement par ordre d’importance. Si puissant qu’il me pousserait presque à écourter ce voyage pour concrétiser mes futurs projets, mais je tiens à profiter de ce temps que j’ai encore devant moi avant de revenir avec toute l’énergie dont j’aurai besoin pour atteindre mes prochains objectifs.
5. Des rencontres passagères enrichissantes
En Afrique, j’ai adoré tous ces échanges éphémères mais si positifs. Ayant l’habitude de vivre dans un pays où dire « Bonjour » dans la rue est presque mal vu (on ne parle pas aux inconnus ! ), c’est avec une joie immense que je pouvais exercer cette pratique pourtant si riche de parler aux inconnus.
Avec ce voyage, j’ai pu retrouver cette magie de la rencontre à travers l’autostop. Et cela n’a fait que confirmer ce que je savais déjà: la bienveillance est très présente chez l’humain. Seul dans les grandes villes, on retrouve cette méfiance des conducteurs de tomber sur une mauvaise personne, mais il y aura toujours quelqu’un ne vivant plus dans cette peur pour vous inviter dans sa voiture et vous partager pleins de belles histoires.

J’adore l’authenticité de ces moments de partage, où chacun sait qu’il ne verra plus jamais l’autre mais n’en raconte pas moins toute sa vie et se dévoile sans aucun masque pendant cette courte durée de voyage et d’échange. Chaque rencontre est différente mais tellement belle.
Toujours dans l’esprit de rencontre et de dépense moindre, je pratique le Workaway, qui consiste à travailler 5 heures par jour en l’échange d’un toit et de repas. C’est une façon de s’imprégner de la culture et de découvrir le monde avec un point de vue différent, plus local et moins touristique.

Ces rencontres m’ont énormément apporté et il n’est jamais facile de quitter un lieu où l’on s’est senti intégré comme un membre à part entière de la famille.
Et ensuite ?
Parti avec l’idée de faire un tour de monde, j’ai très rapidement vu que ce n’était pas faisable avec ce cours laps de temps qu’est 6 mois.
Actuellement en Espagne, j’ai décidé de prendre mon temps ici et d’apprendre la langue avant de quitter le pays.
Pour pousser l’expérience de la découverte de soi encore plus loin, je suis en train de planifier une retraite Vipassana pour la fin de mon voyage.
« La vie est trop courte pour la passer à regretter tout ce qu’on n’a pas eu le courage de tenter. »
Mari-Claude Bussières-Tremblay
J’ai décidé de prendre ma vie en main et de vivre mes rêves, et toi ?
Arnaud
Salut Arnaud, alors ça y est, tu es parti… Bravo, il fallait avoir le courage de le faire en respectant tes objectifs. Tu as pris ton envol, tu as coupé le cordon ombilical, maintenant le monde et la vie t’appartiennent !
Je me réjouis de suivre ton apprentissage.
A bientôt…
Jean-Patrick
Salut Jean-Patrick.
Merci à toi, en effet j’ai finalement opté pour ce chemin qui me correspond mieux. Le virage était difficile mais qu’il est bon de se sentir enfin sur la voie du coeur.
Je te transmets toute ma sympathie.
A bientôt !
Arnaud
Très intéressant et inspirant! Je me réjouis de suivre tes péripéties 🙂 Bravo et bon voyage
Merci à toi Clémentine ! ?
Mes salutations à la famille ??❤️
Bonjour mon grand,
J’ai relu ton message ce matin tôt, assis face aux Dents-du-Midi, majestueuses … tu sais où ! Quel fierté de te lire mon fils. Profite de ton voyage, fais de belles rencontres et reviens nous avec plein de merveilleuses découvertes. Je t’aime. Papa
Coucou !
C’est si bon de se sentir soutenu dans ses choix de vie, merci.
A l’image du vilain petit canard que je croyais être, je me sens désormais fier de moi, tel le cygne.
Vous me manquez tous, je vous aime.
❤️
Merci pour cette lecture ! Belle vie, longue route !
Merci Isabelle ! Tout le meilleur à toi.